Pamela Hute a toujours de belles lunettes et aime toujours jouer de la guitare très fort. Mais surtout, après moultes péripéties, Pamela Hute sort son deuxième album, Bandit.
A avoir parcouru de nombreuses scènes depuis mai 2009 (Olympia, Bataclan, Festival Indétendances, Printemps de Bourges), Pamela dévoile un album plus vif et moins sombre que son premier opus "Turtle tales from overseas".
Pamela Hute a toujours de belles lunettes et aime toujours jouer de la guitare très fort. Mais surtout, après moultes péripéties, Pamela Hute sort son deuxième album, Bandit.
A avoir parcouru de nombreuses scènes depuis mai 2009 (Olympia, Bataclan, Festival Indétendances, Printemps de Bourges), Pamela dévoile un album plus vif et moins sombre que son premier opus Turtle tales from overseas.
A l’instar de Nirvana, elle est restée fidèle à la formule minimaliste qu’est le power trio (claviers, guitare, batterie) où elle se sent à l’aise aussi bien sur scène qu’en studio.
Si le passage du premier au second album ne fut pas un long fleuve tranquille (pas le genre de la maison), l’experience acquise et l’imaginaire toujours intact du trio donnent à ce LP une nouvelle dimension. Mixé à New York par un John Agnello enthousiaste (Dinosaur Jr, Sonic Youth, Cyndi Lauper, The Kills…) ce Bandit tient toutes ses promesses, notamment dans l’émotion portée par la voix (« Game Plan »). On y trouve également des tubes comme le bien nommé « Radio » ou le plus posé « Mad Words».
Les références assumées des nineties, qui apparaissaient sur le premier album comme un devoir bien fait, sont ici maîtrisées : énergie sonore abrupte et obsession de la mélodie, Pamela Hute parvient à créer une identité forte et atypique.
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Le nouvel album de Pamela Hute « Bandit », a eu une genèse compliquée et semble déjà revenu de plusieurs vies. Qui d’autre que Pamela pour nous raconter cette aventure ?
Après avoir ré-enregistré le disque une première fois, puis une seconde fois, l’avoir mixé et masterisé deux ou trois fois, en avoir même sorti un extrait sous forme d’EP digital, je ne trouvais toujours pas le Bandit présentable.
Au terme de quelques mois de réflexion et d’interrogation, j’ai décidé, avec mes camarades et mon label chéri, d’agrandir l’équipe et de confier le mixage du disque à quelqu’un d’autre : soit accepter de ne pas tout faire moi-même, partager enfin, et grandir un peu, en somme !
Alors qu’Ernest Lo (batterie), Igor Bolender (synthés) et moi-même épluchions les crédits de nos albums préférés à la recherche du mixeur de nos rêves, plusieurs noms sont apparus et la plupart semblaient inaccessibles. C’est finalement grâce à Steve Fallone, l’homme qui masterise nos albums à Sterling Sound depuis les débuts, qu’a surgit le nom de John Agnello, un de ses bons amis. La discographie de John m’a laissée rêveuse : Cyndi Lauper (!), Les Kills, The Breeders, Madrugada, Sonic Youth, Nada Surf, Dinosaur Jr… Des albums mythiques, des artistes cultes dont j’ai la plupart des disques, mais surtout un état d’esprit particulier. John est attaché à une certaine manière de faire du son, à l’ancienne, et continue de partager son savoir-faire avec de jeunes groupes indépendants.
Steve m’a proposé de le contacter, de prendre la température, et de nous mettre en relation. Bingo, deux jours plus tard, les présentations étaient faites et je lui envoyais les chansons. L’angoisse était insupportable, qu’allait-il en penser ? John m’a écrit qu’il adorait l’album et était impatient de participer à l’aventure. J’étais aux anges.
L’expérience a été formidable ; artistiquement passionnante, et très chaleureuse malgré la distance et le décalage horaire. Ou peut-être était-ce grâce à tout cela ? Avec John, j’ai senti un enthousiasme nouveau et différent, qui éclairait avec bienveillance le disque alors que depuis quelques temps le Bandit, ainsi que ma confiance fragile, végétaient un peu.
Curieusement, je me suis toujours sentie plus anglaise qu’américaine ; j’ai toujours aimé la pudeur anglaise, l’humour anglais ; et bien sûr la pop anglaise, mon amour éternel. Hélas, cette admiration infinie pour les brits demeure très platonique, et lorsqu’il s’agit de musique c’est de l’Amérique que j’ai reçu le meilleur. Dès notre premier EP en 2006, Steve Fallone nous a conquis par sa science du mastering. Depuis, il a été un inconditionnel soutien à nos projets et c’est encore grâce à lui que j’ai fait la connaissance de John Agnello.
Les Américains, ou en tous cas ces deux-là, ont une culture du son et en particulier du rock qui est époustouflante. Ces types-là n’imitent pas, il s’adaptent absolument à l’artiste avec lequel ils travaillent. C’est ce qui rend l’expérience si agréable. Avec John, tout s’est passé avec un naturel déconcertant, et s’est installé entre les mixes et les envois de mp3, une correspondance loufoque et sympathique, qui a rendu cette semaine de travail inoubliable.
Grâce à lui, le Bandit a trouvé sa couleur et erre désormais fièrement dans les rues de Brooklyn.